Dans le cadre d’un enseignement en ligne, la consigne numérique est un genre en pleine évolution et sa maîtrise par le tuteur-enseignant est une des conditions à la bonne réussite de la tâche et à l’enseignement/apprentissage en ligne dans son ensemble (Combe, 2010).
Définition
La consigne numérique écrite est donnée sur une plateforme d’enseignement/apprentissage en ligne asynchrone (de type Moodle par exemple). Si le mode écrit domine, elle n’en demeure pas moins multimodale (insertion d’images, d’émoticônes, etc.).
Caractéristiques
Pour être efficace dans une formation en ligne, la consigne doit se situer à la frontière entre la consigne traditionnelle et le message de courrier électronique. Elle doit à la fois conserver les caractéristiques d’une consigne, à savoir se centrer sur le référent et être rigoureusement structurée. Mais elle doit aussi être un premier dialogue entre le tuteur-enseignant et ses apprenants, une opportunité pour lui d’établir une relation de proximité avec ses apprenants. de poser les premiers jalons d’une dynamique de groupe qu’il n’aura de cesse de relancer tout au long de la formation. Le tuteur-enseignant peut à bon escient utiliser les autres modes (iconique, audio, graphique, etc.) afin non seulement de rompre la monotonie de l’échange mais également de montrer par l’exemple aux apprenants les possibilités qu’offrent la plateforme (Combe, 2010).
Souvent, l’espace de production discursive d’une consigne numérique écrite est similaire à l’écriture d’un mail sur une messagerie en ligne (comme Gmail par exemple) ou d’une publication sur une plateforme (comme Moodle par exemple). Le format et les outils de mise en discours numérique peuvent donc être familiers, il est toutefois indispensable de maîtriser les différents moments qui la composent.
L’accroche par le titre
L’espace de production discursive propose un espace titre qui n’est pas à négliger. En effet, il est bon qu’il réponde à une fonction d’accroche qui saura dès le titre susciter l’intérêt de l’apprenant pour le contenu de la consigne (donner un avant-goût), éventuellement permettre une recherche par mots-clefs à l’apprenant si la fonction est disponible (cf. investigabilité du discours numérique).
L’avatar de l’enseignant-tuteur
La personnalisation de l’avatar aura deux fonctions principales d’une part, l’identification de l’auteur-scripteur-enseignant que ce soit par une photographie ou encore un émoticône à son image. Mais aussi et surtout un aspect socio-affectif, l’avatar sous la forme d’une effigie animée ludifie cet écrit a priori académique et formel. Dans les exemples ci-dessous, on observe comment deux enseignantes-tutrices ont décliné leurs avatars au fil de leur message pour exprimer salutations, émotions, situations et même encouragements.
Formules d’ouverture et de clôture
Souvent le message commence par une formule d’ouverture familière et amicale (« salut », « bonjour », « coucou » parfois suivi du prénom de l’apprenant), et se termine par une formule de clôture qui engage à poursuivre l’interaction (« à très vite », « à bientôt », « à très bientôt », « à tout à l’heure »). Ces moments ménagent l’aspect socio-affectif de la relation qui s’établit entre le tuteur-enseignant et l’apprenant. Divers émoticônes (images fixes ou animées) peuvent venir renforcer cet aspect : en ouverture ou en clôture mais aussi dans le corps du message. L’enseignant-tuteur peut choisir le tutoiement pour renforcer l’effet de parité. L’insertion de mots dans la langue de l’apprenant peut également accentuer l’effet de proximité. Enfin, les formules de clôture sont de manière récurrente « à bientôt », « à très bientôt », « à très vite », « on se voit bientôt » et mettent donc en exergue la volonté des tuteurs de rencontrer ou d’échanger avec leurs apprenants.
Les formules d’ouverture et les termes d’adresse peuvent être sobres, voire légèrement solennelles, « Bonjour à toi camarade ». Clara emploie des formules plus familières comme « Salut », « Coucou les filles » Quant à Natalia, ses formules d’ouverture sont systématiquement suivies d’une prise de nouvelles « comment allez-vous », « comment vas-tu ? », « j’espère que vous avez passé de bonnes vacances ». Les émoticônes variées et humoristiques, qui émaillent ses consignes, donnent également un ton plus familier au message, comme l’illustre l’exemple ci-dessous.
Parfois, l’expression de l’affection est plus grande encore, Clara termine par « Je vous embrasse fort », « Hug » et signe de son avatar :
Structure et mise en discours numérique
Par ailleurs, les messages de consigne sont organisés en paragraphes et la structure est rigoureuse. Les documents à étudier peuvent être joints dans le corps du message ou, pour une consultation plus optimale, en pièces jointes. Des hyperliens peuvent être intégrés pour renvoyer à des sites externes afin que l’apprenant n’ait plus qu’à cliquer pour consulter. Le gras, mais aussi la couleur, sont employés pour mettre en évidence les parties importantes de la consigne dans les instructions de travail à proprement parler ou alors viennent renforcer le contenu du message (par exemple bleu blanc rouge pour le mot « français », vert pour la thématique du développement durable).
Le schéma explicatif ci-dessous montre un exemple de structuration et de mise en discours numérique d’une consigne par rapport aux différents moments qui la composent.
